Il se faufile dans le couloir, pestant intérieurement contre la foule d'élèves qui s'y massait. Il n'aimait clairement pas les bains de foule. Il avait toujours l'impression de s'y mêler en avançant à contre courant, contre cette marée humaine. Vu d'en haut, on pouvait une tignasse rousse se déplacer dans la direction inverse d'une bonne partie de la foule. Il avait gardé ses écouteurs, tenant à s'éloigner au maximum de tout lien avec la foule. Mais il y avait toujours des sons résiduels. Des bruits parasites qui venaient perturber sa musique. Il aurait tellement aimé pouvoir... Pouvoir il ne savait top quoi contre ces gens. Hacker leurs téléphones, les bourrer de spywares, en faire des tas de boue bons pour la casse, les rendre à peine bons pour jouer à Oxo. Mais c'aurait été trop long de ruiner tant de téléphones. D'autant qu'il avait d'autres choses à faire. Une victime pour l'exemple aurait fait l'affaire.

Il s'était alors arrêté, s'appuyant contre un mur et sortant sa tablette. Il avait choisi la première venue. C'aurait pu être n'importe qui d'autre, mais c'est elle qui s'était présentée. Il l'avait vue passer, la prenant en photo de loin, avant de commencer ses recherches parmi ses dossiers. Sans grand succès. Il n'avait pas le choix. Il avait repris son chemin, commençant à se connecter au réseau de l'établissement. Il avait attendu d'atteindre un endroit un peu moins surpeuplé pour sortir son téléphone, le brancher à sa tablette, et commencer à se glisser entre les pare-feux et autres sécurités dérisoires du réseau informatique, jusqu'à finalement atteindre les dossiers des élèves dans la base de donnée. Il l'avait faite défiler, avant de trouver le visage de sa victime sur un dossier. Il avait alors simplement pris le numéro de téléphone de la demoiselle, pour lui envoyer un message auquel il avait greffé un spyware inoffensif. Inoffensif mais qui s'installerait dès qu'elle aurait ouvert son message.

Moins de bruit dans les couloirs, merci.

C'était tout. Pas de signature, pas de symbole, d'émoticone ou même d'émotion interprétable dans ce message. Il attendait juste qu'elle l'ouvre pour que son spyware commence à faire son office. Il allait simplement aller fureter dans les autres conversations et les photos. Ce serait suffisant pour la dissuader de lui tenir tête. De toutes façons, il avait déjà eu affaire à quelques chercheurs d'ennuis. Qui s'étaient vus afficher sur à peu près tous les réseaux sociaux dans le quart d'heure suivant. Jouer avec le portable de cette fille ne changerait pas grand chose à son aversion du bruit et de la foule mais. Ca aurait le mérite de le détendre un peu, et de lui changer les idées.